Et si.. ? ( PV // Riley & Toora )

Ça devait faire quelques jours que j'avais ramené Riley à l'appartement. Cette journée-là, je l'avais laissé libre. J'avais un examen. Et puis, je n'étais pas si cruel que ça. J'osais seulement espérer qu'elle n'en profite pas pour faire un mauvais coup. Sinon.. Elle sait ce qui l'attend. Je lui avais bien dis, ce qui allait arriver. La laisse, encore. Et cette fois, elle ne bougerait pas de la maison.

Une fois mon examen terminé, j'avais décidé d'aller dans la forêt, le temps de me reposer un peu avant le prochain. J'avais traversé le pont qui séparait le lycée de la forêt. À cette heure de la journée, c'était calme. C'est ce que j'aimais de cet endroit. Il n'y avait que les bruits du doux vent hivernal dans les branches.

Le calme de cet endroit fit que, lentement, assis au pied d'un arbre, le sommeil me gagna. Un des seuls combats que je perdais, c'était souvent la lutte contre le sommeil. Même si je le voulais, je ne pouvais rester indéfiniment réveillé. C'était l'un des principes de la vie. Même le plus brave des combattants perdait ce combat de temps à autres. Et c'était pour le mieux, car morphée nous emportait pour nous guérir du sommeil.

Exceptionnellement aujourd’hui, Shiki la laissa sortir, mais bien entendu, il y avait un piège, si elle était méchante, c’était la laisse. Elle avait été malade ces derniers jours, donc de l’air frais ne dérangea pas du tout la démone. Même que les couleurs sur ses joues commençaient à se faire voir lorsqu’elle sortit. Enfin, le vrai soleil parsemait sa peau, ce n’était plus les simples néons de leur appartement assez sophistiquée. Elle aurait bien pu profiter de sa sortie pour faire quelques mauvais coups pour se remonter le moral, mais elle trouva cela vain. Si ce n’était pas par ses propres moyens qu’elle était sortie de l’appartement, elle trouvait cela assez minable de causer des torts à la ville, car Shiki était sur ses gardes et la pointerait du doigt aussitôt qu’un petit problème subviendrait. Un petit pain volé, Riley, un petit chien pris dans le lac glacé, Riley. Alors, elle décida plutôt de marcher, regardant un peu les alentours avant de se concentrer sur ses pas.

Comme toujours, elle avait ses bottes rouges vives aux pieds, elle trouvait cela assez beau de voir cette couleur s’étaler sur la neige blanche et pure, comme si du sang se répandait sur le sol à chaque pas qu’elle faisait. Au lieu que cette image lui arrache un sourire sadique, ses yeux devinrent aussi scintillants que ceux des enfants. Mais qu’est qui lui prenait de s’émerveiller pour une telle sottise? Bref, elle pouvait aimer voir du rouge s’étendre dans son champ de vision, mais au point d’avoir les yeux qui redevenaient presque humain, non! Ses iris qui allaient vers les mauves redevinrent les pupilles rouges qu’elle avait. Jamais elle n’aurait cru que cette île pouvait ainsi la transformer. C’était une lutte perpétuelle, sans parler de la nostalgie qui la faisait replonger dans son passé en ce moment.

Mais était-ce vraiment l’île qui faisait cela? N’était pas ce que Riley voulait penser, que ce soit l’île et non elle qui soit faible? Encore une fois, Riley sentit quelque chose d’opaque parcourait sa joue, un liquide plus épais que des simples larmes. Elle se risqua à passer ses doigts sous ses yeux pour voir de quoi il s’agissait. Lorsqu’elle regarda le bout de ses doigts, une goutte de sang suivait les courbes de son index et de son majeur, allant même chatouiller la paume de sa main. Elle cligna des yeux, se qui ne fit que plus faire couler le sang sur ses joues. Car oui, au lieu de pleurer des larmes salées et transparentes, Riley pleurait des larmes rouges tâchant ses joues. Jamais elle n’avait pleuré depuis son arrivée ici, car jamais, elle s’était retrouver seule avec elle-même. Elle ne faisait plus attention à l’endroit où elle allait, tant qu’elle trouvait un endroit calme pour pleurer sans avoir de spectateur.

Peut-être qu’enfin Dieu avait décidé de prendre ses responsabilités et de lui faire payer ses erreurs passés, car alors qu’elle trouve la forêt où elle met le pied assez accueillante et bien touffue, elle voit Shiki. Elle va pour s’en aller, avant de voir qu’il semble profondément endormi. Elle n’avait qu’à aller un peu plus loin et le tour serait joué. Pourtant elle ne savait pourquoi, elle décida plutôt de se mettre de l’autre côté du même arbre auquel le garçon était appuyé. Elle rapprocha ses genoux de sa tête, cachant ainsi son visage. Elle ferma les yeux, essayant de ne pas avoir ses images du passé, et pourtant, elles vinrent lui brûler les yeux avec d’autres larmes à la place. Elle revoyait son tout premier amant. Leur baiser. Elle sentait encore ses lèvres épouser les formes de celles qui s’étaient présentés devant elle. Une autre larme. Elle revoyait sa tête contre le torse de son bel amour. De son tout premier amour, lui qui avait créé le monstre qu’elle était aujourd’hui. Elle se rappelait que chaque parcelle de sa peau voulait battre à la même cadence que les battements ralentis et saccadés de son homme.

Même après 400 ans, son corps réagissait toujours aussi sauvagement à ces images. Elle en avait la chair de poule, même si elle était habillée en conséquence du froid. Elle entendait ce cœur qui essayait de s’éteindre pour laisser place à un vide dans le sien. Elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas que son cœur s’arrête. Alors qu’elle tombait presque dans le sommeil à son tour, elle lâcha un sanglot sortir de sa bouche. Elle se souvenait qu’elle guettait les yeux de son amoureux, espérant de tout cœur que ça l’ait marché. Elle rouvrit finalement les yeux en sursautant. Elle avait entendu un bruit de branche, elle se retourne pour voir si Shiki est encore à sa place. Non… Elle se retourne de l’autre côté pour voir s’il ne la regarde pas, au lieu de quoi, elle voit une femme aux cheveux blancs. Elle sent aussi qu’elle était une démone, aussitôt, elle se relève, la voyant se rapprocher d’elle. Sans prévenir, quelques murmures franchirent les lèvres de la démone.

-Comment faites-vous pour vivre ici? Ne vous sentez- vous pas comme un… comme un.

Elle avait tellement l’impression que les remords entraient dans son cœur, le faisant rebattre, mais cette fois douloureusement. Cette fois, avec une lourdeur à chaque battement. La nostalgie aussi piquait ce cœur autrefois attendrie. Elle voulait le dire, mais peut-être n’était-ce qu’elle, peut-être que les autres démons n’étaient pas comme elle, qu’ils étaient plus forts. Était-elle une démone faible? Elle n’en pouvait plus, elle se rendait presque malade à force d’y penser.

-Comme un monstre?, laissa-t-elle échapper entre ses lèvres à peine entrouvertes.

Vraiment, elle avait placé le mot sur ses élans de remords et de nostalgie qui semblait l’envahir, souhaitant la rendre folle. Rendons folle la nouvelle, voyait-elle dire le grand et le puissant Akuma Yami d’autrefois. Était-ce encore un test que lui faisait ce démon? Était-ce encore une illusion? Comme elle voulait que se soit cela! Pendant des années, elle avait terrassé aux côtés d’Akuma, était-il en train de lui faire le plus grand coup jamais fait? Si seulement, si seulement… Elle revient de la lune, regarda les yeux de l’autre démone, s’y perdant presque, scrutant ses états d’âme à elle, qui sait si la femme devant Riley ne vivait pas le même dilemme.

[Hors R-P: Salut Toora, je ne savais pas trop si tu voulais commencer ou que tu me laissais le temps de répondre avec un de mes bons gros postes à moi, alors j'ai décidé de le faire quand même. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop pour la longueur et bonne chance pour la suite les n'amis! ]