Une nuit sous le flot des larmes

Heureusement que les logements n'étaient pas situé trop loin de l'hôpital, cela me permettait de rentrer chez moi à pied sans aucun problème. Mais ce soir, une douce pluie fine emporta mon humeur au grès de l'eau. Je me sentais toujours bien sous la pluie. Les gouttes d'eau coulaient en liberté sur ma veste et ma capuche, et parfois, quelques gouttes venaient s'écraser dans mes fins cheveux blancs dont deux ou trois mèches sortaient toujours de ma souple parabole noire de tissu. Levant un peu le regard, je vis un ciel particulièrement chargé, on se serait bien cru en pleine nuit, je ferais mieux de me presser un peu. Les malheureuses rencontres, j'ai déjà trop vécu. Mes pas accélérèrent un peu, en continuant de s'écraser comme les flaques d'eau posées à même le sol grâce à une certaine gravité. Après quelques minutes, j'aperçus au loin le bâtiment qui comportait mon appartement. Arrivant devant la porte du bâtiment, je pénétrais dans le hall et pris les escaliers pour rejoindre mon "chez-moi". Les clés dans la serrure firent un bouquant pas possible comparé au silence qui régnait à l'intérieur des couloirs. Entrant enfin dans mon appartement, je referma la porte et regarda le dernier et seul carton qui m'attendait. En fait, je ne savais pas vraiment ce qu'il y avait à l'intérieur. Un kit de survie ? De la nourriture ? Des vêtements ? Ou bien des objets personnels récupérés ? Ne voulant pas trop perdre de temps, j'avança et m'accroupie devant ce carton. A peine ouvert, j'eus la frayeur de ma vie. Une photo de l'imbécile Undertaker était posée là en plein milieu, comme si cela avait été fait exprès. Mon derrière se colla finalement au sol tandis que je tirais la photo de là. Toujours ce même sourire et cette même expression froid et démoniaque. Je me demande vraiment s'il est humain cet homme. Mais, au fond, il me manquait déjà ...
Mon instinct me dit de tourner la photo, ce que je fis, et là, était inscrit avec l'écriture gracieuse d'Undertaker, un petit message : "Que l'Enfers te garde, petite enfant.". Des images défilèrent dans ma tête, je m'imaginais Undertaker déposant la photo sur mon corps froid et blanc - peu de changement par rapport à l'actuel. Cela me dégouta à moitié, mais je glissa soigneusement la photo dans ma poche, tel un objet précieux. C'était la seule marque du passé qu'il me restait, je préférais en prendre soin. Je ne mis pas guère longtemps à déballer le reste qui ne furent que quelques bricoles, en majorité des affaires vestimentaires. Après y avoir passé une bonne heure, je me dirigea vers la fenêtre pour admirer la pluie qui tombait. Me disposant dans le canapé le plus proche de la fenêtre, je me mis en tailleur dedans et posa ma tête sur ma paume dont le coude était en pointe sur le pose-avant-bras. Mon regard se plongea dans ce spectacle magnifique puis ... en fur et à mesure ... un voile noir vint teindre ma vision ... De plus en plus opaque ... Mon esprit ne suivait plus ... plus rien ...