Devant une vitrine immobile je regardais à travers les yeux un peu dans le vague, en fait elle ne m'intéressait pas c'était juste pour faire comme tout ces gens qui lèche les vitrines dans l'espoir inavoué de s'acheter le dernier truc à la mode. Tout cela ne m'intéresse pas. Et puis à vrai dire j'avais autre chose à penser je venais d'arriver dans ce lieu étrange où tout semble étrangement similaire au monde d'où je viens. La dernière chose dont je me souvenais c'était d'être monté en voiture puis...plus rien. Un trou noir sans fond. Puis me voilà ici à déambuler dans cette rue comme ci mes souvenirs n'étaient qu'une vieille réminiscence. J'étais troublé mais sans perdre pour autant mon sang froid, réflexe acquis grâce à mon métier. Je réajusta ma cravate en me regardant dans la vitrine. Je suis parfait. Je tournis la tête. Tiens une jeune femme. Elle aussi semble perdu. Pf aucun intérêt. Je détourna la tête.
-Que ce soit en période de noël ou non une ville reste une ville. Maintenant pardonné moi j'ai à faire.
L'homme mit de magnifique gant en cuir noir fin mais robuste puis commença à partir se mêlant à la foule. Putain pourquoi elle vient me taper la discut' cette gamine j'ai autre chose à faire que de faire du baby-sitting ! Surtout si c'est pas payé ! pensais-je. Le dernier souvenir qu'il me restait c'était de devoir intimider ou au pire tuer une ponte de l'industrie automobile et j'allais m'y tenir. D'un pas ferme et décidé je me mis à avancer parmi la foule sans attirer l'attention me mêlant à eux. Bande de moutons...
Intérieurement surpris par l'apparition qui venait de se faire devant lui il ne laissa pourtant rien transparaitre il faudra tout de même qu'il demande d'où sort cette étrangeté, sa curiosité est sans limite. Du regard j'observa en détaille la personne qui se trouvait devant moi, ma foi elle est plutôt jolie. Je finis par regarder ce qu'elle tenait dans ces mains. Tiens mon portefeuille que fait-il là ? Intérieurement je me mis à pester contre cette négligence. Je tendis la main vers celui-ci puis attrapa mon bien.
- Merci..euh..comment vous appelez vous ?
J'eu l'impression d'être un peu con de demander ça comme ça d'un coup mais bon c'était fait et je balaya ce sentiment d'un revers de main. Je finis par planter mes yeux dans les siens, les miens n'était pas plus étrange que les siens.
- Kaori voilà un prénom bien peu courant. Ce n'est pas pour me déplaire.
Les mots sortaient de ma bouche sans que je prenne même la peine d'y réfléchir je trouvais cela stupide et inconscient. Pourquoi parlais-je ainsi à une inconnu ? Qu'avais-je à lui dire après tout. Je décidai donc de revenir sur une position un peu plus défensive.
- Cela vous prend souvent de regarder dans le portefeuille des gens ?
Je pris la peine de vérifier le contenu de celui-ci.
Je me mis à lâcher un long soupire dans lequel on put déceler du soulagement.
- Ce n'est pas tant ce que vous auriez put me prendre qui m'inquiète c'est plus ce que vous auriez pu voir mais bref. Bon vous avez raison j'ai été fort discourtois avec vous, puis-je vous inviter à boire un verre pour me faire pardonner de mon offense ?
Putain voilà que je deviens aimable ! ça ne me ressemble pas ! En temps normal je l'aurais remercié et je serais partie vaquer à mes occupations ô combien plus intéressante et..enrichissante au premier sens du terme. Mais quel est cette endroit ? Est ce lui qui influx sur mon comportement ? Si c'est cela je vais prendre sur moi pour ne pas me laisser emporter.
Un sourire se dessina sur mon visage. Bordel pourquoi sourire aussi bêtement ?! Des filles tu en as vu passer dans ta vie alors pourquoi sourire pour une fille qui te rend ton portefeuille. ressaisis toi mon vieux tu deviens mielleux ! Je pris une grande inspiration.
- Bien par contre je ne connais aucun des pubs du coin..à vrai dire je suis nouveau ici et en fait je ne sais pas bien ce que je fous là...
Et v'la que tu commence à raconter ta vie ! Tu veux pas lui dire que t'as une centaine de mort sur la conscience aussi ?! Qu'étrangler, éventrer, tout simplement tuer c'est ton métier et ta jouissance ! Intérieurement c'est le chaos et pourtant en surface mon corps me commande les actions les lus douce. Putain d'ville de mes deux...
De chaque côté de la rue se livre une concurrence sans pitié de bars aux noms racoleurs et de plus ou moins bons gouts. Toutefois l'un d'entre eux peu peuplé mais à l'ambiance chaleureuse retiens mon attention. Le bar ressemble à un vieux pub anglais tout en bois, je sens d'ailleurs d'ici l'odeur du vieux bois, je peux même sentir et ressentir son histoire, je pris une grande bouffé de cette air en fermant les yeux. Ah les vieux bar..quel pieds ! Je pris la jeune fille par le bras et l'entraina dans ce bar. En entrant le vieux parquet craqua sous mes pieds, un sourire me vint. Le parquet grince aussi ! Quel bonheur ! Ce bar me rappela en quelque sorte celui de ma famille d'adoption dans ma mère patrie la Russie.
- Bonjour patron !
Vieux réflexe. Abandonna un peu la fille car trop absorbé par mon bonheur je me mis en quête d'une bonne table au fond du bar. L'air sentais le bois à pleins nez et par n'importe lequel..c'était..c'était du chêne bon sang ! Du chêne massif ! aux anges, j'étais aux anges...Je pris la première table au fond du bar qui vint. En m'asseyant je posa la main sur la table. Elle collait ! Combien de verres ont-ils bien pu être renversé sur cette table lors de joute verbal enflammé de débat de comptoir sans queue ni tête ?! Le bonheur... je mis donc ma tête contre la table hûmant donc ce bois et cette alcool qui colle...j'en oubliais entièrement la fille. Je fût tout à coup sortie de ma torpeur par une odeur de parfum qui vint me chatouiller le nez. Merde la fille ! Je me leva d'un bond.
Je regardai la jeune fille assise en face de moi, elle me sembla mal à l'aise. Elle était assez mal assise sur sa chaise comme ci elle était prête à partir à tout moment cela me crispa un peu mais j'en fis rapidement abstraction. Je la regarda intensément. Elle était vraiment mignonne avec son air de petite fille fragile et cet air enfantin. A cet instant je la trouvai presque séduisante. Je ne pu m'empêchais de baisser les yeux jusque sur son décolleter puis de caresser du regard ses jambes. Tout à coup je me mis à secouer la tête pour reprendre mes esprits. Tu t'encroute vieux con ! pensais-je alors. Bois cela passera et tu retrouva ton état normal ! Drôle de paradoxe de devoir ici boire pour retrouver qui je suis vraiment.
Je levis le bras puis à haute voix en direction du patron dis :
- Un chocolat chaud et hum pour moi ce sera un russe blanc !
Je ne fis aucune remarque à propos du choix de la jeune fille après tout chacun ses gouts !
- Vous verrez avec moi on ne voit pas l'heure passer !
"Avec moi on ne voit pas l'heure passer" t'en as d'autres des conneries de ce genre mon con ? me dis-je. Décidément cet endroit me paraissait de plus en plus étrange...L'ambiance du bar et le bar en lui même avait toutefois cet étrange pouvoir de me calmer. Je décida donc d'en faire mon fief.
Je regardais cette jeune femme qui me semblait de plus en plus belle ajouter cuillère sur cuillère cela me fis sourire.
- Bon parlez moi un peu de vous, parlez moi un peu de cette ville, de cette endroit. Je vous avoue être un peu perdu...
Je bu une petite gorgée. Bien frais comme il faut. Le goût sucré de la boisson dévala agréablement la pente de mon gosier. Décidément ici un rien me satisfait...Alors qu'auparavant je ne m'émerveillais de rien. Tout me laissé indifférent. Neutre. Qu'avez t-il bien pu m'arriver en entrant dans cette ville ? La question se faisait de plus en plus présente dans mon esprit. Mais qu'est ce que je fous là ?
Je fis un grand bond en arrière renversant ma chaise.
- Je suis mort ?! C'est impossible ! Ce matin même je me suis levais comme tous les jours ! Je me suis lavé ! Ai pris un bon petit déjeuner ! Je suis même monté en voitu...
Je venais de me rendre compte qu'après être monté en voiture je n'avais plus aucun souvenir...Cela se pourrait-il...je serais donc bien mort ? Mais pourquoi m'aurait-on tués ? Je n'ai fait de mal à personne...Enfin à part les commandes que l'on m'a fait...Mais je fais bien mon boulot je ne laisse jamais de trace ! C'est pour ça que j'étais si bien payé ! Non c'est impossible ! Moi mort ?! Plutôt mour...c'est déjà fait apparemment... La colère prit le dessus et je me mis à hurler sur la pauvre jeune fille
- Vous mentez ! C'est impossible ! Cela ne se peut !!
Je me rassis, totalement effondré par la nouvelle...
-Ma foi... c'est logique... balbutiai-je
Je repris mon verre et le vida d'un trait.
- Patron ! Un autre...
Moi mort...Qu'allais advenir...Mort à 22 ans...Putain quelle mort de merde...Moi qui m'attendais à mourir en héros ! Moi qui pensais que les Valkyries viendrait me chercher pour me porter au panthéon des guerriers lors de ma mort. Que des anges viendraient me jouer leur mélodie pour vanter mes mérites...Non..Non ! A côté de ça je suis mort comme une merde dans ma voiture sans l'avoir vu venir, je suis mort en bagnole comme un conducteur sur cinq..putain c'que c'est rageant ! J'ai raté ma mort !